Réviser le bac sur internet, le symbole d'une "génération web"

Publié le par Benoît Chamontin

Source : AFP - 20/05/08

A moins d'un mois du baccalauréat, les révisions à l'aide de sites internet vont bon train, une pratique devenue, de l'avis de plusieurs responsables de sites, le symbole d'"une génération à la culture web".

Vérifier ses connaissances en chimie grâce à un quiz, se faire expliquer le chômage par une vidéo, télécharger en podcast une notion de philosophie, demander sur un forum de discussion un tuyau pour obtenir un commentaire d'un texte de Voltaire, tout savoir sur le sommeil, l'alimentation et le stress...: toutes les formules sont possibles sur internet pour se préparer à passer le bac, et elles vont bien au-delà de la consultation des traditionnelles annales.

"Ce n'est pas encore un phénomène de masse, mais c'est une pratique en pleine expansion", a affirmé à l'AFP Florian Lecoultre, président de l'UNL (premier syndicat lycéen).

"En juin 2006, notre blog consacré aux révisions du bac avait été visité par 120.000 internautes. En juin 2007, sur notre site, élargi au brevet, nous avions 320.000 visiteurs, moitié pour le bac, moitié pour le brevet. Cette année, début mai l'audience était de 500.000 visiteurs", explique Vincent Olivier, fondateur du webpedagogique.com.

Ce site, gratuit, est une plateforme où près de 4.000 professeurs ont ouvert un blog. Certains de ces blogs, regroupés par séries et disciplines, sont dédiés au baccalauréat.

Même constat à la mutuelle LMDE, où le site (www.reussite-bac.com), lui aussi gratuit, connaît "une très nette progression des inscrits depuis trois ans: 90.000 fin juin en 2006, 160.000 en 2007. Et déjà 100.000 au 15 mai", se félicite Marianne Vergnes, responsable de la communication.

"Les bacheliers d'aujourd'hui ont grandi avec internet. Ce sont des habitudes de travail qu'ils ont prises parfois depuis le primaire", analyse Caroline Paschal, chef de projet multimedia chez Hatier, maison d'édition instigatrice en 1999 de annabac.com (80.000 inscrits en 2007, 90.000 attendus en 2008) et sosphilo.com, sites partiellement payants.

"L'outil internet est un réflexe automatique pour cette génération là", estime aussi Mme Vergnes.

D'autant que "dans la salle de classe, la prise de parole n'est pas toujours facile pour un jeune. A contrario, le web étant son media de référence, il ne s'y sent pas perdu", explique M. Olivier, qui se réjouit des multiples possibilités offertes par le multimédia.

"Ces sites font surtout office de compléments, notamment quand une notion a été mal comprise", ajoute Florian Lecoultre, qui plébiscite les sites "ayant pour projet le partage de la connaissance" et dénonce "ceux tournés vers le profit".

Le responsable lycéen pointe une limite : "tout le monde n'a pas internet chez soi". Environ 51% des foyers ont internet en France.

Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE, première fédération de parents d'élèves du public, renchérit: "pour accéder à cette connaissance, il faut avoir internet, donc il faut avoir les moyens".

"Ceux qui y ont accès sont donc toujours les mêmes (les plus favorisés socialement, ndlr), ceux qui n'y ont pas accès sont toujours les mêmes aussi, ce sont les élèves les plus en difficulté, et pour ceux-là, ce n'est pas internet qui va leur permettre de réussir", ajoute-t-il.

En outre, "ça ne remplacera jamais les cours dans l'école", insiste-t-il déplorant qu'"on joue beaucoup sur l'angoisse des familles par rapport à l'échec".

Le bac démarre cette année le 16 juin avec l'épreuve de philosophie.

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